— Jean-Jacques Dupont, pourquoi ce recours systématique, ou presque, à l’absurde dans votre œuvre ? — On peut parler d’absurde en effet, mais pas de l’absurde selon Camus, qui pensait l’homme condamné à chercher un sens à sa vie alors que d’après lui l’existence et le monde en étaient dépourvus, ce qui est profondément déprimant. Cet absurde-là, c’est peut-être celui contre lequel j’écris. Non que la vie ait un sens, mais il y a tant de moyen de ne pas y penser. Mon absurde est celui que les Anglais appellent le non-sense : l’irruption, dans la vie de tous les jours, d’éléments qui ne sont pas à leur place et transforment radicalement, sans réalisme aucun, le regard que le lecteur porte sur ces personnages banals en y ajoutant cet humour absolument essentiel pour supporter la vraie vie. — Parce que la vie est insupportable ? — Vous êtes journaliste, vous avez fait votre travail d’enquête, et ce n’est d’ailleurs pas un secret très bien gardé. Jean-Jacques Dupont n’e...
Tentatives d'écriture