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Meilleurs vœux !

 Je souhaite


          à tous les poissons rouges de quitter leur bocal

          à toutes les fourmis ouvrières de s’émanciper

          à toutes les vaches d’être sacrées

          à toutes les chauves-souris d’être enfin des oiseaux

          à tous les éléphants de pouvoir oublier

          à toutes les sardines d’être un jour celle qui bouchera le port de Marseille

          à tous les cochons d’Inde de trouver leur girafe

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Présentation

  Ce blog est né d'un atelier d'écriture que je suis depuis quelques mois. On nous donne une phrase ou une image (sans contexte), et nous avons quarante minutes pour écrire ce que nous voulons avant de lire au groupe notre production. J'y ai pris goût et j'ai commencé à demander des images à mes amis pour écrire plus d'histoires. Vous trouverez sur ce blog essentiellement des textes écrits en quarante minutes, mais je n'exclus pas de publier des choses plus longues ou plus approfondies. N'hésitez pas à proposer des images !

La rivière

   Celui qui marche en tête tape le sol avec un bâton pour faire fuir les vipères. Trois ou quatre marmots suivent, en T-shirt et maillot de bain, bob ou casquette sur la tête. Chacun traîne derrière lui un demi bidon jaune canari. L’ombre des saules est un soulagement. A leur pied la rivière rigole doucement la terre sablonneuse. Partout, rochers et cailloux affleurent. Des mains laborieuses les empilent, dégageant un étroit canal navigable. Les rais de soleil qui parviennent à percer la canopée ricochent sur les poissons en éclats vifs et mouvants. On lance à l’eau les bidons, et les enfants embarquent, tachetés de lumière, éclatant de rire. Leurs mains en guise de rames, ils mettent difficilement en branle leur navire. Puis l’eau se fait plus profonde et l’on peut laisser voguer, sous le regard si doux des vaches venues chercher, elles aussi, un peu d’ombre. Soudain l’un des aventuriers crie au serpent. Était-ce une couleuvre d’eau, ou un bout de bois porté par le courant ?  Le soir

La Scène

Les Feuilles Mortes, Aki Kaurismaki, 2023 Derrière la fenêtre un technicien avait fait glisser un panneau bleu nuit. Quand le rideau s’est de nouveau levé, la table était mise, décorée d’un bouquet de fleurs. Il est entré côté cour ; elle, côté jardin. À moins que ne soit l’inverse. Il faut être du milieu pour retenir ces choses-là, et je n’en suis pas. Ce qui était certain, c’est qu’ils ne se sont pas croisés en coulisses. *** J’avais assisté, une fois, à la répétition de la scène du dîner. Ou faut-il dire « l’acte du dîner » ? C’était tellement long. Je sais pas. Je n’y connais rien. Ça commençait tranquille, par une conversation banale, et puis soudain elle s’apercevait qu’il ne mangeait pas son endive. Et à partir de là, le ton montait très vite. J’avais pas compris pourquoi, vraiment. C’était juste une endive. Dieu que cette répétition avait duré longtemps. Le metteur en scène ne cessait de les interrompre : « Ne la regarde pas dans les yeux » ; « Et toi, fixe l’endive ! » ; « P